V. Falkenstein: Nach Diskussion mit Erwin Geiger vermuten wir, dass das Foto der Pflanze von Martin Haberer nicht die unten beschriebene Pflanze ist. Das Wort "glabres" weist auf Kahlheit der Blätter hin.
S. Lamottei, Boreau, Cat. rais. pl. ph. de Maine-et-Loire, in Mém. Soc. acad. de M.-et-L., 1859, p. 86. – S. tectorum, Lin. et Auct., ex parte. – Lamotte, Notes pl. nouv. pl. cent., in Ann. d'Auv., 1855, p. 21 ; extrait, p. 7. - Boreau, Fl. du centre, ed. 3, p. 259.
Rosettes grandes, de 8 à 12 cent. de diamètre, lâchement globuleuses, régulières, à feuilles entièrement vertes, légèrement glaucescentes, glabres, oblongues-obovales, larges de 15 à 20 mill., longues de 35 à 40 mill., brusquement atténuées en pointe courte, de 2 mill. environ, verte ou à peine rougeâtre, bombées-carénées en dessous, presque planes ou obscurément carénées à la base en dessus, un peu ouvertes et recourbées en dedans, les extérieures ne dépassant pas ou dépassant peu les intérieures, à bords ciliés, cils égalent environ un demi millimètre, recourbés en bas. Rosettes émettant des stolons nombreux, courts, garnis de poils abondants, longs, assez raides et de poils plus courts, glanduleux et de petites feuilles assez rapprochées, persistant assez longtemps ; terminés par une petite rosette globuleuse, à feuilles garnies en dehors sur le dos et les bords de poils blancs très courts, caducs la seconde année.
Tige haute de 25 à 40 cent., quelquefois de 50 cent., assez longuement et mollement velue-glanduleuse, divisée au sommet en 3 ou 4 rameaux florifères, bifides, étalés presque horizontalement après la floraison, donnant ordinairement
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(1) Il ne sera question dans ce Mémoire que des Sempervivum à fleurs roses, à pétales étalés en étoile.
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naissance en dessous des rameaux principaux à des rameaux secondaires moins longs, souvent nombreux. Feuilles caulinaires ovales-lancéolées, assez brusquement atténuées en pointe, les inférieures glabres, les supérieures brièvement velues-glanduleuses.
Panicule abondamment couvertes de longs poils blancs, mous et glanduleux, à rameaux allongés, portant chacun de 8 à 10 fleurs grandes (30 à 32 mill. de diamèt.) toutes sessiles ou subsessiles. Calice longuement et abondamment velu-glanduleux, divisé au-delà du milieu en 12 ou 16 lobes, lancéolés-linéaires, aigus (larges de 2 mill., longs de 5 à 6 mill.). Pétales rose-pâle, marqués de linéoles purpurines en dessus, légèrement carénés, verdâtres sur la carène et assez longuement hispidules-glanduleux en dessous, ainsi que sur les bords, linéaires-lancéolés, assez longuement atténués et acuminés au sommet ( 2 à 2 ½ mill. de larges, 15 à 18 mill. de long.), le double plus longs que le calice, non contigus, si ce n'est un peu à la base. Etamines à filets purpurins, subarrondis et légèrement hispidules-glanduleux dans le tiers inférieur, égalent ou dépassant à peine les styles à l'émission du pollen ; anthères ovales, obtuses, non mucronées, d'un rouge-saumon. Ecailles hypogynes d'un blanc-verdâtre, petites, glanduliformes (1/4 de mill. environ de haut.) formant un segment de cercle, plus larges que hautes, subhorizontales, laissant entre elles un intervalle qui égale la moitié de leur largeur. Carpelles oblongs-ovales, glabres sur le dos, brièvement hispidules-glanduleux sur les côtés et sur la suture (5 mill. de long.), brusquement terminés par un style oblique, un tiers plus courts qu'eux (3 mill. ½ de long.). Graines (1 mill. de long.) obovales, striolées longitudinalement, de couleur jaune-fauve très clair.
Flor. – Du milieu de juillet jusqu'à la fin de septembre.
Hab. – Puy-de-Dôme. Vieux murs et toits des villages dans toute la Limagne. – Gironde. Environs de Bordeaux, Ste-Hélène ! – Alsace ! (Billot). – Cher. Mehun-sur-Yèvre ! (Déséglise). On distingue à première vue cette espèce des autres formes par la grandeur de ses fleurs, toutes sessiles ou subses-
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siles, et par ses pétales étroits d'un rose pâle. Ses feuilles restent vertes en hiver et ne se colorent pas de rougeâtre comme celles de la plupart des autres espèces.
M. Boreau, dans son Catalogue raisonné des plantes phanérogames du département de Maine-et-Loire, indique un S. tectorum qui ne serait pas celui que j'ai décrit dans mes Notes, et il propose de lui conserver le nom de S. tectorum ou de lui donner celui de S. murale, et il nomme S. Lamottei l'espèce des toits de la Limagne. Ne connaissant pas la plants des environs d'Angers, je crois devoir copier ici, in extenso, l'observation que M. Boreau a faite dans son catalogue sur ces deux plantes.
Obs. – "Le Sempervivum tectorum des auteurs est une espèce multiple qui devra être divisée, et peut-être sera-t-on forcé d'abandonner ce nom. La plante indiquée comme spontanée sur les rochers des Alpes helvétiques est probablement distincte. Koch (Syn. fl. Germ., p. 288) fait observer que l'espèce propagée partout sur les murs et les toits où elle n'est plus spontanée, a les étamines, toutes ou en partie, monstrueusement converties en carpelles et séparées des pétales, tandis que dans la plante des Alpes, les étamines et les pétales sont soudées à la base en corolle monopétale. J'ai en effet observé cette transformation des étamines dans le Sempervivum des environs de Paris, de Nevers et d'Angers, où on le propage de temps immémorial sur les murs, par suite de l'ancienne croyance que la foudre ne frappe jamais les bâtiments où croît cette plante. Elle répond très bien à la figure de Fuchs (Hist. page 32), citée par Smith, et c'est à elle que je réserverais le nom de Semp. tectorum, à moins qu'on ne juge convenable d'abandonner tout à fait ce nom, et alors je proposerais celui de Semp. murale. – Une troisième espèce, que je nommerais Semp. Lamottei, est la plante décrite sous le nom de S. tectorum par M. Lamotte et par moi, dans la Flore du centre, éd. 3, p. 259. J'en cultive au jardin d'Angers des individus envoyés d'Auvergne par M. Lamotte, et des ruines du château de Mehun-sur-Yèvre (Cher), par M. Déséglise. Notre Semp. murale ou tectorum d'Angers en diffère par sa tige moins robuste,
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ses rosettes moins larges, non glaucescentes, mais vertes ou rougeâtres, les fleurs beaucoup plus petites ; pétales rosés, lancéolés bien moins longuement acuminés (ils atteignent une longueur de près de 20 millimètres dans le S. Lamottei, et à peine de 12 à 14 dans le murale), beaucoup moins étalés en étoile, ou un peu dressés, anthères (jeunes) plus rouges, étamines la plupart métamorphosées en carpelles ouverts, d'où s'échappent de petits ovules blancs, stériles, écailles hypogynes très petites, carpelles à styles courts. (Bor., l. c. p. 86.)
Aus: Lamotte Martial, Etudes sur le genre Sempervivum, in Mémoires de l'Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, VI: 257-311 (1864)